La Miniature Persane, de l’Orient à l’Occident


La Miniature Persane
مینیاتور فارسی 



Arche de Noé par Hélène Barrieu, 2024


'Au nom de l'amour', par Ma Padioleau, 2024
d'après une minature du 15eme siècle


Ferdowsi, grand poète persan
par Ma Padioleau, 2020


Majnun approchant du camp de Leïli,
d'après une miniature du Haft Awrang de Jami,
par Gérard Verrouil

 

Les artistes occidentaux ont découvert la miniature persane au début du XXe siècle, à la suite notamment d’expositions d’art persan à Munich en 1910, à Paris en 1912 et Londres en 1931.
Dès le XIe siècle, en Perse, les miniatures mettaient en scè
ne des héros de la littérature épique et de la poésie. La miniature persane connaîtra un tournant avec l'invasion des mongols et sous la période timouride (XIIe et XVIe siècles). L’influence chinoise se retrouvera dans le dessin et les matériaux.
Les peintures persanes étaient d’abord conçues pour illustrer des textes ; elles se feront aussi sur des feuilles séparées à partir du XVIe siècle.
  De la symbiose entre les styles persan et indien naîtra l'école moghole au XVIe siècle. Humayun, le fils de Babur (fondateur de la dynastie moghole) découvrira en effet les enluminures et miniatures persanes à la cour des safavides en Perse (1501-1736). Il choisira deux jeunes peintres persans qui le suivront en Inde et qui introduiront à la Cour le goût des enluminures de manuscrits. Leur rôle sera vital dans l’évolution du style des miniatures indiennes.
La miniature persane offre une vision paradisiaque qui se matérialise dans le jardin, agrémenté d’arbres, qui peut faire coexister les saisons, l’automne et le printemps, des fontaines, des rivières argentées, des montagnes aux couleurs chatoyantes, des ciels d’or. Toute la beauté de la miniature persane se trouve dans ses couleurs splendides et l’abondance de ses nombreux détails, finement élaborés. Le charme de la miniature réside dans son élégance, ses courbes légères et son raffinement. La miniature persane ne doit pas s’embarrasser de perspective ou de trop de réalisme : c’est une ouverture vers le rêve, vers « les jardins du paradis ».

C’est à l’initiative du grand miniaturiste iranien Abbas Moayeri que cet art traditionnel de la miniature persane a commencé à être enseigné en France et l’est encore aujourd’hui. Abbas Moayeri est décédé en 2020. Il fut le successeur du célèbre Maître Behzâd - dont il a été l’élève - à l’Ecole des Beaux-Arts de Téhéran où il a enseigné la miniature persane entre 1967 et 1970. Hormis ses somptueuses miniatures traditionnelles très prisées des collectionneurs, Abbas Moayeri, peintre et sculpteur "s’est par ailleurs livré à une recherche picturale, expérimentant une voie originale de création nourrie de siècles d’art persan et traduite par une technique occidentale qui permet au profane non-iranien d’entrer dans la symbolique transfigurée d’un monde merveilleux de légende, de poésie et de sagesse ancienne". Sa carrière a été marquée par de nombreuses distinctions, prix et participations actives dans de grandes expositions
   

 

 



L'Annonciation
par Claudine Gillot


Rûmî, grand poète persan
par Ma Padioleau, 2024


Le repos du guerrier par Hélène Barrieu, 2022


 Scène de bataille de Gérard Verrouil, 2022